Article in Arts, transversalités et questions politiques. Coëllier, Dieuzayde (dir), Presses universitaires de Provence.

Au début des années 1980, un nouveau genre artistique importé des Etats-Unis s’impose sur la scène publique en France : le Hip-Hop. Métissant les genres artistiques (musique, texte, danse, arts plastique), le Hip-Hop se veut mouvement culturel porteur de revendications politiques.

Dans les années 1980 et 90, le mouvement Hip-Hop en France va servir de registre de justification autant que de fer de lance aux politiques de démocratie culturelle énoncées dès le début des années 80. Mais aussi, à travers la portée publique que vont lui conférer ces politiques, ce mouvement va s’infléchir en tant que genre et style artistique du côté d’esthétiques transversales (dont on dit plus volontiers en parlant du Hip-Hop qu’il s’agit d’esthétiques métissées).

Ces deux éléments –démocratie politique et transversalité artistique- interagissent pour construire ce que l’on appelle aujourd’hui communément les « cultures urbaines ». Et l’on verra que cette construction –quasi fictive bien que pratique- participe d’une confusion des sens qui fait controverse.