Marseille, ville populaire, ville pauvre est une ville où l’offre marchande s’est développée pour satisfaire des clientèles peu fortunées mais avides de consommation. Il ne faudrait cependant pas résumer cette frénésie de consommation à la captivité de populations par une société consumériste capitaliste. Dans ces espaces marchands que sont particulièrement les marchés et les boutiques de Belsunce ou de la Porte d’Aix, ce que l’on observe de prime abord, c’est le plaisir de fouiller, de chercher la bonne affaire, de se retrouver ensemble, de marchander et d’échanger. C’est bien cet échange qui est au fondement de ce plaisir d’acheter plus que de consommer ou de posséder. Ces espaces marchands ne relèvent pas des ghettos ou du commerce ethnique. Les origines des clientèles comme des commerçants sont multiples et variées, même s’ils partagent tous un caractère profondément méditerranéen dans la manière d’échanger et de mettre en scène. Ils appartiennent aussi tous profondément à cette ville ; ils la transforment, comme depuis des siècles les vagues migratoires l’ont fait. Ils l’investissent et non pas l’envahissent, lui donnent consistance, épaisseur sociale et économique ...

Un livre aux éditions P’tits Papiers.