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L’alimentation n’est pas qu’une simple réponse physique au besoin vital des êtres vivants que nous sommes. L’alimentation est aussi sociale.
Porteuse de multiples enjeux sanitaires et sociaux, l’alimentation fait actuellement débat dans nos sociétés. Désignée responsable en partie de certaines pathologies (obésité, diabète, maladie cardio-vasculaire…) et déterminant notre rapport au corps (recouvrant des dimensions esthétique, biologique et psychologique), elle participe à la construction identitaire collective et individuelle, la culture (et le patrimoine individuel et collectif qu’elle constitue), et les rapports de pouvoirs (entre genre, entre générations…) et joue par ailleurs sur l’économie, l’écologie… de notre planète.
Dans toutes les sociétés, accéder à la nourriture, cuisiner et manger ne relève pas uniquement de pratiques individuelles mais aussi d’une activité sociale régit par des normes et des codes socialement déterminés.
Ce qui varie à l’infini, en revanche, sont les moyens d’accès à l’alimentation, l’importance accordée ou non à la transformation culinaire, la fréquence de chacune des prises alimentaires, leur répartition dans le temps de la journée, de la semaine ou des saisons, la variation des lieux, de même que celle du contenu alimentaire et de la valeur attribuée à ce contenu (bien/mal manger, bon/mauvais pour le corps, l’environnement…), ainsi que la nature des manières associées à chacun des repas.
Autant de variations de pratiques qu’il n’y a de sociétés, de groupes sociaux, voire de famille et d’individus !
Ainsi, les pratiques alimentaires, comme toutes pratiques sociales, varient en fonction de l’espace (différences culturelles) et du temps (pratiques en perpétuelle transformation). Ces deux dimensions ayant des réalités différentes selon les échelles d’observation.
A une échelle macro-sociale, le temps est un indicateur permettant de percevoir les transformations historique, économique, écologique… et à une échelle micro-sociale, il éclaire les évolutions individuelles au cours de la vie (cf. les cycles de vie).
Parce que comme le dit Paul Ariès , « la table a été un des vecteurs essentiels de l’humanisation de l’homme – et parce que sa mutation est un beau miroir pour comprendre des évolutions très lourdes dans la société. (…) », elle est un sujet de prédilection pour les anthropologues et les sociologues… Analyser les pratiques alimentaires d’une société ou d’un groupe social est un outil de compréhension de cette société ou de ce groupe puisqu’elles révèleront le contenu des différents enjeux sociaux mobilisés, ainsi que les normes sociales misent en place pour les régir et les moyens mobilisés par les différents acteurs pour y faire face.
Mais au delà de la recherche, l’alimentation est un domaine investit par les pouvoirs publics qui s’inquiètent du contenu de notre assiette et de notre rapport à l’alimentation pour des raisons sanitaires et sociales aux enjeux économiques lourds.